RVRH
En francais: “Rachitisme Vitamino-Résistant Hypophosphatémique”.
XLH
En anglais: “X-Linked Hypophosphatemia”.
QU’EST-CE QUE LA MALADIE?
L’hypophosphatémie liée au chromosome X est une maladie génétique rare à transmission dominante résultant d’une mutation du gène PHEX. C’est la forme la plus fréquente de rachitisme (chez l’enfant) et d’ostéomalacie (chez l’adulte) génétiques.
Cette maladie est caractérisée par un manque de phosphate dans le sang dû à une fuite du phosphate dans les urines. La carence en phosphate qui en résulte provoque des perturbations parfois importantes du développement des os et des articulations, des troubles dentaires et elle impacte également les muscles.
La prévalence de la maladie est d’environ 1-9 / 100 000
CAUSE & GENETIQUE
L’hypophosphatémie liée à l’X est associée à une mutation de la séquence du gène PHEX (Phosphate-regulating gene with Homologies to Endopeptidases on the X chromosome), situé sur le chromosome X. Lorsque ce gène présente la mutation, une protéine circulant dans le sang et appelée FGF23 est produite en plus grande quantité. Cette protéine est reconnue par les reins qui réagissent en éliminant le phosphore dans les urines. De plus, ce signal FGF23 provoque l’arrêt de l’activation par le corps de la vitamine D en une forme utilisable par le corps. La perte en phosphore par les reins empêche le maintien d’un niveau de phosphore approprié dans le sang.
SYMPTOMES
- Au niveau de l’ossature : déformation des os longs, principalement le tibia et le fémur. Douleurs osseuses et articulaires. Maux de tête provoqués par la malformation d’Arnold-Charie. Fractures spontanées. Déformations du squelette crânien (Craniosynostose).
- Chez la plupart des enfants: Les déformations apparaissent lorsqu’ils commencent à marcher, mais à la différence des rachitismes carentiels, la déformation ne se corrige pas naturellement avec l’âge. Retard de croissance.
- Chez les adultes: Arthrose précoce des os et des articulations. Des troubles d’audition peuvent également apparaitre. Ostéomalacie et petite taille.
- Au niveau sanguin : la carence en phosphate dans le sang est facilement observable sur un bilan sanguin. D’autres marqueurs sont à prendre en compte tel que les phosphatases alcalines et la PTH. La vitamine D et le calcium doivent être surveillés régulièrement.
- Au niveau urinaire : l ’hypophosphatémie observée chez le patient RVRH est due à un relargage trop important des phosphates au niveau des reins. Au lieu de circuler dans le sang et d’être stockés dans les os, ces phosphates se retrouvent dans les urines. Un bilan urinaire permet de révéler cette fuite urinaire de phosphates.
- Au niveau dentaire : les structures calcifiées de la dent sont souvent altérées, ce qui facilite la pénétration de bactéries. Des abcès “ spontanés “ sont donc souvent observés chez les patients.
- Au niveau musculaire : Les muscles sont également impactés ce qui peut provoquer faiblesses, raideurs, douleurs et fatigue musculaires.
TRAITEMENT
Le traitement conventionnel comprend l’association de sels de phosphate, le sirop de Joulié (Préparation Magistrale) ou Phoscap en Suisse, le Phosphoneuros en France, ainsi que des formes activées de la vitamine D3 tel que le Rocaltrol et le Un-alfa. Il sert à corriger la carence en phosphate et en vitamine D activée. Afin d’éviter des complications comme l’hypercalcémie ou l’hyperparathyroïdisme, de fréquents contrôles sanguins et urinaires sont nécessaires. Ce traitement permet le plus souvent de corriger les déformations osseuses et d’améliorer la vitesse de croissance chez l’entant. Cependant, les résultats optimaux ne sont atteints que lorsque le suivi est effectué par des médecins ayant une expérience avérée de ce type d’affection.
Des traitements chirurgicaux peuvent être nécessaires en fonction des atteintes.
Le traitement par anticorps anti-FGF23 Crysvita (Burosumab) en solution injectable est un anticorps IgG1 monoclonal. Il est utilisé chez les enfants âgés d’un an et plus atteints de forme sévère. Il améliore les paramètres cliniques, biologiques et radiologiques du rachitisme.
Chez l’adulte, les essais cliniques ont démontrés une amélioration des fractures et des douleurs d’ostéomalacie. Cependant la prise en charge par les assurances maladie en Suisse est actuellement compliquée.